Sur le fond immaculé, la ligne serpente, hésite, progresse, dessine une cartographie mystérieuse, des territoires inconnus, un no man's land nimbé de silence. L'oeil hésite. Ne seraient-ce pas là plutôt des signes cabalistiques, des hieroglyphes, des symboles, l'embryon d'une écriture aux rythmes oubliés ?
Un arbre - quelques branches griffant le ciel impassible - donne finalement la réponse : c'est un paysage. Un paysage abstrait, comme baigné par la brume, presque vide et pourtant tout entier habité par une présence invisible.
Vision épurée d'un univers de solitude et d'isolement, univers énigmatique et dans le même temps, serein, immuable. Une peinture par laquelle il faut se laisser absorber.
Virginie Nielsen - Miroir de l'Art N°71